Aimer sans jamais s'oublier
- Nathanaelle

- 4 nov.
- 2 min de lecture

Il est encore tôt.
La lumière glisse sur les feuilles des balisiers, l’air est doux comme une caresse après la pluie.
Dans ce silence habité, on pourrait croire que le monde respire à notre place.
C’est dans ces instants suspendus que je repense à toutes les femmes qui, un jour, ont aimé jusqu’à s’oublier.
À toutes celles qui ont donné sans compter, réparé sans pause, cru que soigner l’autre suffirait à apaiser leurs propres blessures.
Et si le véritable amour commençait par là : par un retour vers soi ?
Aimer, pour beaucoup d’entre nous, c’est un acte hérité.
Dans nos lignées afrodescendantes et caribéennes, on nous a souvent appris à aimer à travers le service, le courage et la résilience.
Nos mères, nos grands-mères, ont aimé en silence, entre deux lessives, entre deux prières, entre deux peurs.
Elles ont porté le monde sans se demander si quelqu’un portait leur cœur.
Alors quand vient notre tour d’aimer, nous reproduisons parfois ce schéma :
nous devenons infirmières de l’âme, architectes du foyer, gardiennes de la paix.
Mais au fond, que devient notre propre paix ?
Je crois que l’amour véritable — celui qui élève plutôt qu’il n’épuise — naît quand le système nerveux se sent en sécurité.
Quand le corps n’est plus en alerte, quand il peut recevoir autant qu’il donne.
Dans nos corps caribéens, il y a encore les traces d’un amour de survie : aimer pour ne pas être seul·e, pour ne pas manquer, pour ne pas déranger.
Mais il est temps de désapprendre l’amour de la peur, pour retrouver l’amour de la présence.
Dans une relation, l’équilibre n’est pas une égalité de parts mais une danse vivante.
Parfois l’un guide, parfois l’autre inspire.
Le vrai lien naît quand chacun garde son centre, tout en restant ouvert au mouvement de l’autre.
Ce n’est pas se fondre ni se mesurer — c’est respirer ensemble, sans se confondre.
S’aimer soi-même, ce n’est pas se retirer de l’autre : c’est revenir en soi pour mieux se relier.
C’est reconnaître nos émotions, réguler nos tempêtes intérieures, et oser dire :
“Je ne veux plus aimer pour réparer, je veux aimer pour créer.”
Fermez les yeux.
Placez une main sur votre poitrine, une autre sur votre ventre.
Respirez profondément, lentement, comme si chaque souffle ramenait une part oubliée de vous-même à la maison.
Répétez intérieurement :
“Je suis complète. J’accueille l’amour sans me perdre. J’apprends à me choisir sans blesser.”
Laissez cette phrase descendre dans votre corps comme une onde douce, une mémoire neuve.
Parce que lorsque je me choisis, l'amour retrouve son harmonie naturelle.
Et l'autre peut s'ouvrir à moi sans que je m'oublie.
Et vous?
Quel pas doux pourriez-vous faire vers vous-même cette semaine?
Un souffle.
Un silence.
Une main posée sur le cœur.
Parfois, cela suffit.
Par Nathanaëlle – Beautés Zen
Coach Xpert Pleine Confiance
Massages, Rituels & Régulation du système nerveux en Martinique






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